Historique de la communauté juive de Toulouse

immg_historiqueLa présence des Juifs à Toulouse est multiséculaire. Elle remonte au moins au Moyen-Âge marqué par la cérémonie barbare de la colaphisation. Habitant le quartier des Carmes, l’existence des Juifs toulousains sera ponctuée par des expulsions et des réadmissions.
Il faudra attendre le début du XIXe siècle pour que la communauté s’organise. L’affaire Dreyfus traduira un antisémitisme toujours vivace. Naissance d’une communauté et inauguration de la synagogue Palaprat.

Contrairement à celle de Bordeaux ou de Bayonne, la communauté de Toulouse est relativement récente. Lors du recensement de 1807, la ville ne compte que quatre-vingt-sept Juifs et ne peut donc être le siège d’un consistoire. La communauté dépend alors du consistoire de Bordeaux, puis lors de la constitution du consistoire de Saint-Esprit (Bayonne) en 1844, Toulouse est rattaché à Saint-Esprit. On estime qu’à l’époque, il n’y avait à Toulouse qu’une vingtaine de familles juives résidantes et que la majorité des fidèles étaient des colporteurs de passage à Toulouse.

À partir de 1812, la communauté est dirigée spirituellement par un rabbin provisoire. Le poste ne deviendra permanent qu’en 1852 avec la nomination du rabbin Léon Oury, originaire d’Alsace. En 1857 est inaugurée la synagogue de la rue Palaprat.

La communauté ne se développe qu’à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, et surtout à partir de 1870 avec la venue de Juifs d’Alsace-Lorraine occupée, suivis de Juifs en provenance de l’Empire tsariste fuyant les pogroms. En 1887, l’annuaire de la Haute-Garonne donne le nombre de 650 Juifs pour tout le département et 350 pour la ville de Toulouse. À la fin duXIXe siècle, la communauté est estimée à 400-500 fidèles.

Avec la loi de 1905 et la séparation des églises et de l’état, se crée en 1906 l’Association cultuelle israélite de Toulouse, avec pour but l’entretien des lieux de culte et la célébration du culte à Toulouse et dans les départements avoisinants. Son siège se situe à la synagogue Palaprat.

La communauté va connaitre dans l’entre-deux-guerres des difficultés financières et même d’existence, révélées par la vacance du poste de rabbin entre 1923 et 1937 et l’absence deTalmud Torah pour la formation religieuse des jeunes. Les offices seront célébrés par un Hazzan, David Nahon. En 1937 est nommé rabbin de Toulouse Guido Scialtel, d’origine livournaise, remplacé en juillet 1938 par Moïse Cassoria né en Yougoslavie.

À Toulouse, la communauté est très disparate, entre des Juifs installés de longue date, des Alsaciens, des Turcs, Libanais, Égyptiens et de nouveaux émigrés en provenance d’Europe de l’Est et d’Allemagne.

Le tribut des Juifs toulousains à la Shoah sera trop important, la ville devenant pendant la seconde guerre mondiale un lieu de refuge et une plaque tournante de la Résistance avec la création de “l’Armée Juive” à la synagogue de la rue Palaprat. De nombreux et sinistres camps d’internement seront installés dans la région.
La communauté célébrera dans la joie, en 1948, la renaissance de l’Etat d’Israël. Mais elle ne se reconstituera et ne s’enrichira qu’avec l’arrivée massive des rapatriés d’Afrique du Nord dans les années 1960.
Le profil de la population juive – qui compte aujourd’hui quelque 15 à 20 000 âmes – changera et sera marqué par un renouveau qui bouleversera les mentalités et la philosophie communautaire. Bien intégrés dans le tissu socio-économique et politique de la ville, les Juifs en développeront tout particulièrement les structures du culte, de l’enseignement et des médias. L’Espace du Judaïsme (EDJ) en sera favorablement le bel outil. Parmi les personnalités qui ont œuvré pour le bien-être et l’épanouissement de la communauté, celles du Dr Maurice Grynfogel et M. Tony Elicha s’en détachent incontestablement.